Une modeste maison de maitre de 1907 a été rénovée. Les rafistolages successifs effectués par les propriétaires précédents ont laissé leurs marques et ôté une partie du charme d’origine de la maison. Malgré cela, la maison conserve plusieurs aspects intéressants. Elle abrite un vaste espace avec de grandes hauteurs sous plafond, de grandes fenêtres et l’absence de structure dans l’annexe. De plus la maison est dotée d’un jardin et d’une surface habitable confortable de 300m2.

Le projet préserve ces points forts et souligne les éléments classiques significatifs. La cage d’escalier et les chambres qui s’ouvrent sur la rue, au rez-de-chaussée comme au premier étage, retrouvent leur gloire passée. Les chambres côté jardin sont transformées plus radicalement. L’annexe et ses compartiments sanitaires, dont la construction typique remonte à l’entre-deux-guerres, sont réévalués et complétés par un second volume de la même hauteur. Cette nouvelle annexe, construite sur l’ancienne terrasse déplaisante, est maintenant le centre de la communication entre la cuisine, le bureau, la pièce de télévision, la salle de jeux et le jardin.

Ce volume ajouté côté jardin compte une grande fenêtre qui rationalise la façade arrière, couverte d’ardoises noires. Avec un vide sous plafond de sept mètres, la lumière entre aisément dans la cuisine située au centre de la maison. Ainsi la maison correspond à la typologie typique bruxelloise, dans laquelle trois pièces se succèdent à côté de l’escalier, sans pour autant laisser celle du milieu dans l’obscurité.

De l’extérieur, la maison ne semble pas renfermer quatre niveaux sous son toit. En alignant la façade avant et la gouttière au niveau des maisons voisines, on obtient non seulement une harmonisation de la rue, mais aussi une amélioration de la lisibilité de cette façade. Un oriel bien visible est construit sur le nouveau toit et communique avec la façade du dix-neuvième siècle. L’oriel respecte le gabarit de la maison et reprend les proportions des grandes fenêtres des autres étages. L’ensemble est conçu le plus légèrement possible par un vitrage sans cadre visible de l’extérieur. Les parois latérales sont revêtues sobrement de la même ardoise que le toit. Grâce à cette apparence simple et parce que l’oriel vitrée se trouve dans le même plan que la façade, flottant au-dessus de la gouttière, l’oriel n’ignore pas la maison, mais contribue plutôt au cachet général.

Ce valeur ajoutée est non seulement perceptible de l’extérieur de la maison mais aussi de l’intérieur, où le volume du toit améliore la qualité de vie des résidents. Derrière cette grande fenêtre se trouve la salle de bain, qui baigne dans la lumière. Le haut plafond apporte une sensation d’espace inattendue dans la continuité de la grandeur des pièces des autres étages. Les détails et finitions spécifiques à l’intérieur de cette fenêtre donnent à la salle de bain l’allure inhérente au reste de la maison classique. Cette intervention profite aussi à la chambre à coucher au-dessus, en lui apportant assez de lumière et une vue à travers la salle de bain sur la rue.